Green IT : l’importance d’éduquer les consommateurs sur leur empreinte environnementale
17/05/2024
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L’utilisation des réseaux de communication et des centres de données basés sur l’internet – y compris les plateformes de réunion en ligne telles que Zoom et Microsoft Teams, et de nombreux services de streaming pour la musique et la vidéo (Netflix, Spotify, etc.) – a explosé ces dernières années. Cependant, l’empreinte écologique de l’utilisation de ces technologies est souvent négligée par les utilisateurs, alors qu’elle est considérable et croissante.
Une étude récente* menée par deux professeurs de l’IÉSEG a exploré l’utilisation d’un outil de réunion en ligne afin de mieux comprendre les facteurs qui favorisent une utilisation plus verte de ces systèmes. Un comportement écologique en matière d’informatique peut consister, par exemple, à éteindre une webcam pendant une réunion, à télécharger de la musique pour l’écouter hors ligne (plutôt que de l’écouter en continu) ou simplement à effacer d’anciens courriels ou photos des systèmes basés sur le cloud. Des études antérieures ont mis en évidence l’impact environnemental de la désactivation de la webcam pendant une vidéoconférence, l’une d’entre elles suggérant que cela pourrait entraîner une réduction allant jusqu’à 96 % de l’empreinte carbone.
Un compromis avec les préoccupations environnementales
Cependant, comme le soulignent les auteurs, Jennifer ZIEGELMAYER et Frank GOETHALS, dans leur étude : « Opter pour une utilisation plus respectueuse de l’environnement n’est pas sans inconvénients ». Il y a souvent un compromis entre les préoccupations environnementales et les différents avantages apportés par ces outils. Par exemple, dans le cas d’un outil de réunion, l’utilisation d’une webcam peut présenter des avantages certains dans certaines situations professionnelles.
Les chercheurs ont mené une série d’études auprès d’étudiants aux États-Unis et en Belgique, afin d’analyser si leurs préoccupations environnementales avaient un impact sur les intentions et l’utilisation de la webcam lors de réunions en ligne.
Lien entre les préoccupations et les technologies vertes : le rôle de la sensibilisation
Leurs résultats confirment qu’il existe un lien évident entre les préoccupations environnementales et l’utilisation écologique des systèmes informatiques. « Nous avons constaté que plus les utilisateurs étaient préoccupés par l’environnement, plus ils étaient susceptibles de ne pas utiliser la webcam – mesurée par leurs intentions et leur utilisation rapportée de l’outil. Toutefois, ce n’était le cas que si l’utilisateur était conscient de l’empreinte environnementale de l’utilisation de l’outil ».
« Il s’agit d’une découverte importante, car si les utilisateurs ne sont pas conscients de l’impact de leur utilisation, ils ne changeront pas nécessairement de comportement », explique le professeur GOETHALS. « Par exemple, si les gens ne sont pas conscients de l’empreinte écologique des images qu’ils envoient par courrier électronique, par exemple dans des fichiers PowerPoint, et qu’ils ne savent pas qu’ils peuvent facilement compresser ces images, ils ne les compresseront pas. Et tous ces gros courriels occuperont alors beaucoup d’espace de stockage sur les serveurs, ce qui consommera de l’énergie ».
Applications pour les plateformes basées sur le web
Les auteurs notent que l’étude a des implications pour différentes parties prenantes. Les plateformes en ligne pourraient vouloir être plus proactives dans la manière dont elles informent les utilisateurs de leurs services sur l’empreinte environnementale des différentes options. Par exemple, Netflix utilise des milliers de serveurs pour diffuser des vidéos, mais si l’on pouvait inciter les abonnés – en les informant sur l’empreinte environnementale – à réduire leurs paramètres de qualité vidéo, Netflix aurait besoin de moins de capacité de serveurs.
Outre la réduction de leur propre empreinte, cela pourrait également aider ces entreprises à économiser de l’argent (en réduisant leurs besoins en énergie, etc.) et contribuer à leur donner une image plus écologique.
Sensibiliser les utilisateurs à leur empreinte
Cette étude souligne l’importance d’éduquer l’utilisateur final. « Nous avons constaté que les personnes les plus soucieuses de l’environnement ne sont pas nécessairement mieux informées de l’empreinte écologique de leur utilisation des technologies de l’information. Il y a donc des citoyens préoccupés par l’environnement qui sont prêts à changer leur comportement. Cependant, ils doivent être conscients de ce qu’ils peuvent faire, et nous devons donc les en informer », ajoute le professeur GOETHALS.
En outre, à mesure que les utilisateurs seront mieux informés et conscients de l’impact de leur utilisation des technologies de l’information, il est probable qu’ils rechercheront des solutions plus responsables, ce dont le secteur des TIC devrait tenir compte lors de la fourniture et du développement de services.
Domaines de recherche future
Les auteurs soulignent que de nombreuses recherches antérieures se sont concentrées sur l' »écologisation des technologies de l’information », qui fait référence au développement de technologies plus économes en énergie, plutôt qu’à l’écologisation de l’utilisation des technologies de l’information.
Ils indiquent également de nouvelles pistes de recherche en ce qui concerne l’utilisation écologique des technologies de l’information, ce qui, soulignent-ils, est devenu de plus en plus important compte tenu de l’explosion de ces technologies au cours des dernières années… et des prévisions selon lesquelles la demande continuera à augmenter au cours de la prochaine décennie.
De plus amples informations sont disponibles dans leur étude : * “The Greening of IT use : the impact of environmental concerns on the use of internet systems”, publiée dans Information, Technology and People. (Volume 37, numéro 1, 2024)
