Transformation écologique : Quels regards et attentes de la jeune génération
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Les entreprises Veolia et Elabe viennent de publier leur premier baromètre mondial de la transformation écologique. Cette enquête d’opinion a pour objectif d’évaluer le niveau d’acceptabilité des solutions écologiques et analyser les freins et les leviers d’action pour accélérer la transformation à travers 5 continents.
Dans le cadre de cette enquête*, Veolia a invité Elodie Gentina, Professeur à l’IÉSEG et experte de la génération Z, à analyser les réponses et attentes des 18-24 ans. « Que la jeunesse soit considérée comme génération ou comme âge de la vie, connaître le rapport des 18-24 ans à l’action climatique et écologique est crucial puisqu’il s’agit de comprendre les « citoyens et consommateurs qui viennent », explique Veolia.
Publié début novembre 2022, ce nouveau baromètre montre que 69% des 18-24 ans sont convaincus qu’un dérèglement climatique est en cours et que l’activité humaine en est la cause principale (vs. plus de 70% de la population totale). Un peu plus nombreux à douter ou nier le changement climatique, les jeunes du monde se sentent également moins exposés aux risques que leurs aînés : 61% expriment un sentiment de vulnérabilité écologique et climatique (santé, conditions de vie, habitat, écosystème, biodiversité, mouvements migratoires), soit -10 points par rapport à la moyenne.
L’éco-anxiété touche la jeune génération
Mais pour Elodie Gentina, le baromètre souligne également un phénomène particulièrement prégnant qui est l’éco-anxiété, qui touche plus particulièrement les jeunes (34% contre 30% de la population totale).
« L’éco-anxiété est une forme d’anxiété, d’appréhension et de stress liés au changement climatique et aux menaces constatées ou anticipées sur les écosystèmes, » explique-t-elle. « Il semblerait que ce soit une tendance grandissante et généralisée dans le monde, et plus particulièrement chez les jeunes. »
« Ce n’est pas une maladie, mais elle peut créer détresse et souffrance, et donc a un impact direct sur la santé mentale et la santé plus globale des jeunes (symptômes dépressifs ou des répercussions fonctionnelles importante). »
Un manque de confiance dans les grandes institutions
A l’image de leurs aînés, 63% des jeunes sont néanmoins convaincus d’avoir leur avenir entre leurs mains (+3 points par rapport à la moyenne). Pour Elodie Gentina, le baromètre souligne également que les jeunes font surtout confiance aux individus pour réussir la transformation écologique.
Elle souligne que les acteurs utiles pour réussir la transformation écologique sont, selon eux, les citoyens (60% contre 66% de la population totale) plutôt que l’Etat (50% contre 60%), les collectivités territoriales (49% contre 58%), les entreprises (43% contre 55%) ou l’Union Européenne (50% contre 56%).
« Les jeunes ont un manque de confiance envers les grandes institutions, la société, l’Etat, les collectivités territoriales, l’entreprise…, » explique-t-elle. « Les jeunes n’y croient plus, ni aux grands discours, ni aux moyens d’action. Ils remettent en cause l’autorité des anciens, des institutions solides au profit d’autres sources d’information qui leur sont directement accessibles, comme Internet. »
« Nés avec le digital, ils sont plus équipés, plus connectés et plus informés, ayant accès à l’information à portée d’écran. Ils n’ont pas recours aux mêmes outils pour s’informer que les générations précédentes ».
L’engagement de cette génération
Selon le baromètre, plus de deux tiers (71%) de jeunes ont la certitude que l’inaction coûtera plus chère à l’humanité que l’action. Pour l’experte, « Nous sommes sur le phénomène d’Empowerment ou d’empuissance, qui est l’octroi de davantage de pouvoir aux jeunes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques auxquelles ils sont confrontés.»
« Des jeunes s’engagent : on le voit avec des jeunes militants, comme Greta Thunberg, Youth for Climate (depuis janvier 2019, 130 groupes locaux en France et dans de nombreux pays avec le mouvement Fridays for Future) ou encore, via les récents discours aux cérémonies de remise de diplômes de grandes écoles, appelant leur promotion à fuir les jobs destructeurs, en témoignent.»
Selon Elodie Gentina, les jeunes sont surinformés, compétents dans le domaine du numérique et veulent être acteurs.
« Pour faire des jeunes collaborateurs de l’entreprise, les protagonistes de la transition écologique, il ne suffit plus de raconter une histoire, il faut leur permettre de construire eux-mêmes leur propre histoire, celles qu’ils vivent ou souhaitent vivre. Il faut aller plus loin, en les considérant comme acteurs de la transformation écologique, » conclut-t-elle.
Méthodologie
Cette enquête de Veolia en partenariat avec le cabinet d’études et de conseil Elabe a été réalisée du 24 août au 26 septembre 2022 dans 25 pays sur les 5 continents, auprès de plus de 25 000 individus (environ 1 000 par pays). Veolia note que « les pays ont été choisis pour leur poids démographique, leur poids dans les émissions de GES et pour assurer une diversité des histoires politiques et culturelles écologiques ». Pour chacun des 25 pays, un échantillon représentatif des résidents âgés de 18 ans et plus a été constitué.
Pour télécharger et découvrir le baromètre dans sa globalité: https://www.veolia.com/fr/raison-detre/transformation-ecologique/premier-barometre-transformation-ecologique#barometre