2024 : les questions clés que les centres de l’IÉSEG suivront cette année
11/01/2024
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En ce début d’année, cinq experts des centres d’excellence et de recherche de l’IÉSEG exposent certaines questions clés ou tendances qu’ils suivront cette année dans leur domaine.
Centre d’excellence pour la responsabilité organisationnelle de l’IÉSEG (ICOR) – Frank DE BAKKER
Plusieurs questions clés dans les domaines de la durabilité, de la responsabilité sociale des entreprises (RSE), de l’éthique, de l’égalité et de l’entrepreneuriat resteront d’actualité en 2024. Ces questions se concentrent sur quatre domaines différents :
L’impact du changement climatique : Alors que la COP28 a révélé la lenteur de la transition vers les objectifs climatiques, 2024 verra un renforcement des exigences réglementaires en matière de transparence des entreprises sur les risques climatiques, telles que la directive sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD). Les entreprises seront de plus en plus obligées de divulguer leur impact et leur exposition. Les mécanismes de financement de la lutte contre le changement climatique gagneront donc en importance, par exemple en finançant des initiatives durables et des modèles d’entreprise innovants. Parallèlement, les débats sur les modèles économiques alternatifs, les stratégies de décroissance et l’élimination progressive des combustibles fossiles se poursuivront et s’intensifieront.
L’intersection des entreprises et de la société : Dans la poursuite de la durabilité, 2024 mettra en lumière l’intersection des entreprises avec la diversité, l’égalité, l’inclusion et la paix. Les organisations reconnaîtront le rôle des pratiques commerciales durables dans la promotion de la stabilité sociale, la résolution des conflits et l’inclusion. Les initiatives visant à promouvoir le développement économique dans les zones de conflit, et à défendre la diversité et l’égalité sur le lieu de travail feront partie intégrante de la RSE.
Durabilité axée sur la technologie : 2024 verra également la poursuite de l’avancement des technologies de pointe pour atteindre les objectifs de durabilité. L’intelligence artificielle, la blockchain et les applications de l’Internet des objets seront proposées pour favoriser une gestion efficace des ressources, la transparence de la chaîne d’approvisionnement et la prise de décision fondée sur les données. Les principes de l’économie circulaire seront importants, s’étendant au-delà du recyclage pour englober également la réduction et le refus des produits et services.
Chaînes d’approvisionnement socialement responsables : L’attention portée aux chaînes d’approvisionnement éthiques et socialement responsables s’intensifiera en 2024. Les entreprises continueront d’être confrontées à une pression croissante pour garantir la transparence et les pratiques éthiques dans leurs réseaux d’approvisionnement, en s’alignant sur les demandes sociétales plus larges en matière de responsabilité. L’accent mis sur la responsabilité sociale viendra ainsi compléter les efforts de durabilité environnementale, favorisant une approche globale des pratiques commerciales responsables et éthiques.
Pour en savoir plus sur l’équipe d’experts d’ICOR : https://icor.ieseg.fr/team/
Centre d’excellence IÉSEG pour l’analyse marketing (ICMA) – Arno DE CAIGNY
L’année 2023 sera à jamais associée à la percée de ChatGPT développé par OpenAI, auprès du public, introduisant l’ère révolutionnaire de l’intelligence artificielle générative (IA). L’IA générative est un modèle capable de générer du contenu. Celui-ci ne se limite pas au contenu textuel (comme ChatGPT), mais peut également intégrer des images (par exemple, Dall-E) ou de la parole.
Cette technologie offre de nouvelles possibilités aux spécialistes du marketing en 2024. On peut penser à la recommandation des produits les plus appropriés aux clients en fonction de leurs préférences ou de ce que des clients similaires ont acheté. Un autre exemple est l’identification des clients susceptibles de quitter une entreprise ou de cesser d’utiliser un produit ou un service grâce à l’historique des données clients.
Aujourd’hui, grâce à ces nouvelles technologies, les systèmes d’IA sont capables de générer des modèles (pattern generation), et nous nous attendons à ce que de nombreuses applications arrivent sur le marché au cours de l’année à venir. Il pourrait s’agir, par exemple, de systèmes d’assistance à la clientèle qui utilisent l’IA générative pour répondre immédiatement aux préoccupations des clients, ou de publicités véritablement personnalisées avec des images spécialement conçues pour vous. Les possibilités sont presque infinies.
Malgré ces avancées technologiques, il sera important pour les entreprises de continuer à investir dans l’amélioration de leurs capacités analytiques actuelles. L’avènement de ces nouvelles technologies devrait donner lieu à des sources de données supplémentaires et favoriser une digitalisation accrue. Les entreprises axées sur les données s’efforcent ainsi d’extraire des informations pertinentes pour l’entreprise. En conséquence, il sera important pour les entreprises d’adopter l’innovation et les nouvelles technologies pour rester en tête de la concurrence.
Pour en savoir plus sur l’ICMA : https://icma.ieseg.fr/
Centre d’excellence pour l’engagement interculturel de l’IÉSEG (ICIE) – Grant DOUGLAS
À l’aube de 2024, les domaines de la communication interculturelle, de la diversité, de l’équité et de l’inclusion (DEI) continuent d’attirer l’attention des organisations du monde entier. L’intégration de ces aspects dans les stratégies des organisations est de plus en plus vitale pour le succès des organisations, comme le souligne un récent rapport de McKinsey intitulé « Diversity matters even more : The case for holistic impact « .
Du point de vue des ‘praticiens interculturels’ (y compris les formateurs en entreprise, les consultants et les éducateurs), l’année à venir présente un ensemble de défis spécifiques. La tâche la plus importante est de continuer à créer un espace légitime pour les approches interculturelles dans le paysage en expansion de la DEI et des initiatives de durabilité. La cohérence et l’efficacité de la formation et de l’éducation seront primordiales dans un monde marqué par une polarisation croissante. Il sera important pour les organisations d’adopter une approche systémique et à long terme qui évite le « diversity washing ».
La poursuite des migrations, à l’intérieur et au-delà des frontières, posera des défis à la fois personnels et sociétaux. En 2024, il faudra s’attacher à aider les individus et les organisations à développer les compétences et les processus nécessaires pour relever ces défis avec succès à court, moyen et long terme. Les avancées technologiques rapides dans le domaine de l’IA et de la connectivité accrue devront également être prises en compte, notamment dans la manière dont la formation est conçue et dispensée.
La convergence de la communication interculturelle, de la DEI, de la durabilité et de la technologie pose des défis qui exigent des solutions innovantes et adaptatives. Pour naviguer à ces intersections, il faut adopter une approche proactive, en mettant l’accent non seulement sur les tendances mondiales, mais aussi sur les nuances locales uniques. Les organisations et les praticiens doivent saisir l’occasion de créer un avenir où la diversité, l’équité et l’inclusion ne sont pas seulement des mots à la mode dans les entreprises, mais font partie intégrante d’un succès durable.
Pour en savoir plus sur l’ICIE : https://icie.ieseg.fr/
Centre d’excellence en négociation de l’IÉSEG (ICON) – Valon MURTEZAJ
Alors que nous entrons dans l’année 2024, nous sommes entourés de différents types de conflits politiques et économiques internationaux. Il s’agit notamment de la rivalité commerciale très dure entre les États-Unis et la Chine ou de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie provoquée par l’invasion de l’Ukraine. Dans le même temps, les dirigeants de l’UE et de la Chine sont engagés dans des négociations sur la nécessité d’une relation commerciale plus équilibrée. D’autres fragilités économiques et politiques similaires persisteront dans le monde. Par conséquent, en 2024, nous assisterons à toutes sortes de batailles politiques à de nombreux niveaux, y compris celles liées aux affaires et à l’économie, ou celles liées aux négociations politiques pour construire des gouvernements, et aux négociations diplomatiques pour résoudre les conflits armés et les tragédies humaines. Ces négociations s’inscrivent dans le cadre d’un engagement crucial en faveur de la création d’un avenir durable pour notre planète.
Les pressions et les problèmes engendrés par les conflits peuvent servir de catalyseur aux processus d’innovation et de développement d’une part, mais exigent d’autre part que ces conflits soient réglés de manière efficace. Par conséquent, les négociations internationales visant à prévenir, gérer ou mettre fin aux conflits joueront un rôle crucial.
Dans un autre registre, 2024 sera l’une des plus grandes années électorales de l’histoire, puisque la moitié du monde se rendra aux urnes : par exemple, l’Europe aura neuf élections législatives et 27 pays de l’Union européenne choisiront 720 membres du Parlement européen, qui se prononceront sur des questions telles que la réforme et l’élargissement du droit de vote dans l’UE, l’immigration et le changement climatique. Les Américains choisiront le 60ème président des États-Unis dans une lutte très serrée, tandis que l’Inde – la nation la plus peuplée du monde – se rendra également aux urnes.
La collaboration internationale et multilatérale entre les gouvernements et les organisations sera donc un défi majeur pour l’année à venir. L’équipe d’experts internationaux d’ICON suivra de près ces processus de négociation tout en continuant à développer des connaissances pratiques et des applications pour les organisations et les entreprises en termes de négociation et de gestion des conflits.
Pour en savoir plus sur l’ICON : https://icon.ieseg.fr/
Centre IÉSEG de recherche sur l’économie de la famille, du travail et des migrations (IFLAME) – Simone MORICONI
La migration continuera d’être un sujet central de la discussion politique en 2024. Ce sera certainement le cas en Europe, suite aux législations migratoires plus strictes introduites par les gouvernements britanniques, à l’accord controversé entre l’Italie et l’Albanie sur l’installation des réfugiés et à la nouvelle loi sur l’immigration récemment adopté par le Parlement français.
Sur la base des faits passés, je ne pense pas que des réglementations plus strictes en matière d’immigration réduiront les flux migratoires (qu’ils soient légaux ou illégaux) vers les pays européens. L’histoire montre que les êtres humains ont une propension naturelle à migrer et à rechercher de meilleures conditions de vie, et aucune restriction politique ne peut vraiment éviter ce phénomène. Ce que ces politiques accomplissent naturellement, c’est rendre la vie des migrants (volontaires ou non, légaux ou non) plus difficile dans le pays d’accueil. Elles réduisent les possibilités d’intégration économique et sociale des migrants, empêchent la valorisation de leurs aptitudes, compétences et qualifications dans le pays d’accueil. Enfin, elles tendent à favoriser la ségrégation professionnelle et résidentielle des migrants dans le pays d’accueil.
En 2024, la priorité du centre de recherche IFLAME est de mettre en place des initiatives de recherche qui contribuent à créer un état d’esprit différent et une prise de conscience du rôle positif que les migrations peuvent jouer dans les économies d’accueil. Nos recherches visent à établir des faits objectifs sur les déterminants et les effets économiques des migrations historiques. Nous nous pencherons également sur les défis posés par les migrations contemporaines et sur la manière de favoriser l’inclusion sociale et économique des nouvelles vagues de migrants, en particulier des réfugiés. Nous pensons que nos recherches permettront de mettre en évidence les avantages à long terme de la migration, grâce à la contribution de migrants mieux intégrés à la prospérité économique locale.
Pour en savoir plus sur l’IFLAME : https://iflame.ieseg.fr/
