États pétroliers et négociations sur le climat : qu’est-ce qu’une bonne présidence de la COP ?
Partage
Les trois dernières éditions des négociations sur le climat (COP – ou Conférence des Parties) ont toutes été présidées par des pays producteurs de pétrole. Pourquoi le cadre des Nations Unies permet-il aux producteurs de combustibles fossiles de jouer un rôle aussi important année après année ? Dans cette vidéo (en anglais), Professeur Hayley WALKER explique comment les présidences des COP sont sélectionnées et explore ce qui fait une “bonne” présidence.
Le professeur WALKER (IÉSEG) explique que les Nations Unies ont été créées par les États pour les aider à mettre en œuvre leur volonté collective. « Loin d’être une forme de gouvernement mondial tout-puissant, l’ONU est plutôt au service de ses États membres. Les décisions sont toujours prises par les pays. »
Les pays membres de l’ONU sont divisés en cinq groupes régionaux, et la présidence de la Conférence des Parties est assurée à tour de rôle par ces groupes chaque année. Les pays peuvent se porter candidats, puis le groupe décide qui sera élu.
Qu’est-ce qui fait une bonne présidence ?
« D’après mes recherches, il semble que la nationalité du président ne soit pas un facteur déterminant. Même si certains pays doivent travailler plus dur pour gagner la confiance, la façon dont vous vous acquittez de votre rôle est plus importante que la position nationale de votre pays. L’impartialité est essentielle : une présidence doit être à l’écoute de tous, être transparente et disposer des connaissances et de l’expertise nécessaires.
Grâce à ses ressources considérables, la présidence émiratie de la COP28 a pu investir massivement et recruter un grand nombre de personnes expérimentées pour rejoindre son équipe et l’aider à atteindre cet objectif. Ils ont procédé à de vastes consultations et n’ont pas privilégié une position par rapport à une autre ».
Contrairement à la présidence azerbaïdjanaise de la COP29, la présidence émiratie a été en mesure d’obtenir un résultat historique, avec la décision d’abandonner les combustibles fossiles.
« Bien que cela nous semble évident, il s’agissait de la première mention explicite des combustibles fossiles dans une décision de la COP ! Ils ont réussi à obtenir ce résultat malgré le fait qu’il s’agissait d’une présidence d’un pays producteur de pétrole, et peut-être même parce qu’il s’agissait d’une présidence d’un pays producteur de pétrole. C’est un point que j’ai l’intention d’approfondir dans le cadre de mes recherches », ajoute-t-elle.
L’experte conclut donc que ce n’est pas l’intérêt national de la présidence qui est important pour le moment, mais sa capacité à le mettre de côté et à gérer les négociations de manière juste et équilibrée.