Surmonter le « côté obscur » des pratiques de développement durable

Votre entreprise se fixe des objectifs ambitieux en matière de développement durable, recrute des experts, investit dans des ressources... mais rien ne change vraiment. Pourquoi tant d'efforts restent-ils lettre morte alors que les conditions semblent idéales ? Dans cette vidéo (en anglais), le professeur Lucas AMARAL partage les conclusions d'une étude menée auprès de la filiale brésilienne d'un constructeur automobile multinational qui s'est retrouvé dans cette situation.

Date

25/09/2025

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« Ce qu’on a découvert remet en question l’optimisme habituel selon lequel le soutien et les ressources sont suffisants », explique l’expert. « Beaucoup de pratiques de développement durable sont ce qu’on appelle des pratiques hautement intégratives. Prenons l’exemple des programmes de réduction des émissions de CO₂. Ils présentent trois caractéristiques difficiles. Premièrement, ils sont très complexes, car ils impliquent de nombreux processus et chaînes d’approvisionnement. Deuxièmement, ils sont indivisibles. Chaque équipe doit tenir ses engagements pour que l’ensemble réussisse. Et troisièmement, ils ne peuvent pas être codifiés, car ils reposent sur des connaissances tacites qui ne peuvent pas être simplement consignées par écrit. »

Selon le professeur AMARAL, le problème est que la plupart des organisations sont structurées en silos, ce qui va à l’encontre de la nature intégrative de la durabilité/ développement durable. « Plus l’équipe chargée de développement durable essayait de résoudre les tensions, plus de nouvelles tensions apparaissaient, créant un cercle vicieux. »

Que peuvent donc faire les managers face à ce « côté obscur de la mise en œuvre de développement durable » ?

« Avant de vous lancer, analysez vos pratiques : dans quelle mesure sont-elles complexes, indivisibles et non codifiables dans votre contexte ? Si elles sont hautement intégratives, vous aurez besoin de plus que des ressources ou de la bonne volonté : vous devrez repenser la façon dont les services sont gérés et travaillent ensemble. Notre étude propose un cadre pour diagnostiquer où la durabilité se bloque et comment éviter de perdre du temps et des ressources. »

Plus d’informations :

“Siloed Sustainability: How Paradox Management Unravels in Integrative Practice Implementation” par Lucas Amaral, Juliane Reinecke (Université d’Oxford) et Michael Etter (King’s College London), à paraitre dans le Academy of Management Journal.


Catégorie(s)

Management & SociétéRSE, Durabilité & Diversité


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